Le burinage et l'immatriculation des vélos
À Montréal l'immatriculation des vélos n'est pas obligatoire et n'est pas disponible, mais vous pouvez volontairement faire buriner le vélo par la police. Dans certaines municipalités du Québec et ailleurs dans le monde il est obligatoire d'immatriculer les vélos comme les autres véhicules sur la route, voir la section plus bas.
Partout au Québec vous pouvez aussi enregistrer votre vélo avec un service d'identification indépendant tel que Vélo Retour www.veloretour.ca. Il suffit d’aller sur le site et de suivre les instructions. Vous payez en ligne par Paypal (5$ par vélo pour 3 ans) ou par chèque par la poste. Ensuite vous aller vous procurer un autocollant numéroté indécollable (25 cents) chez un des marchands partenaires (plus de 200 au Québec). Finalement vous retournez sur le site pour inscrire ce numéro avec Vélo Retour.
Les avantages à faire buriner ou immatriculer votre vélo
- Vous pouvez facilement prouvez à la police et à votre assureur que vous étiez vraiment propriétaire d'un vélo et depuis quelle date, et vous ne risquez pas de perdre l'information puisque c'est enregistré à l'hôtel de ville, le numéro de série entre autre.
- Si la vignette d'immatriculation ou le code buriné est difficile à voir ou même caché, cela n'a aucun effet dissuasif sur les voleurs puisque qu'ils ne le verront pas avant de voler le vélo. Cela peut avoir un petit effet dissuasif seulement si le code buriné ou la vignette d'immatriculation est bien visible, même le soir, comme sur les voitures. Certes la plaque/vignette peut facilement être enlevée par le voleur, mais le voleur sait que le numéro de série du vélo est enregistré à votre nom, et que vous irez probablement faire un rapport de police puisque vous avez pris la peine de le faire immatriculer ou buriner . Donc s'il se fait questionner au sujet du vélo par la police il ne pourra pas simplement dire qu'il l'a acheté d'un ami ou d'autres mensonges. Si le voleur est intelligent il devra limer le numéro de série, retirer la plaque ou limer le code buriné, mais cela prend du temps et des outils. Le vélo sera plus difficile à vendre à un receleur ou à un Pawn Shop par exemple. Les voleurs profitent du fait que la majorité des gens n'ont pas pris note du numéro de série et ne font pas de rapport à la police, donc vous ne pourrez pas prouver que c'est votre vélo même si il se fait prendre. L'immatriculation et le burinage des vélos peut donc être efficaces pour contrer le vol dans les villes de petites et moyennes tailles, quoique dans ces villes les vols de vélos sont beaucoup moins fréquents que dans les grandes villes.
- Si jamais votre vélo est retrouvé par la police et si la police se donne la peine de l'inspecter en détail pour trouver un code buriné, et si la base de donnée existe encore et elle est accessible à ce corps policier (le burinage et l'immatriculation sont au niveau municipal, ce n'est pas une base de donnée provinciale) alors dans ce cas votre vélo pourrait être retourné. Mais ne comptez pas trop la dessus, c'est très peu probable, la vaste majorité des vélos volés n'étant jamais retrouvés par la police,
- Même si votre vélo est retrouvé par la police et vous avez fait un rapport c'est loin d'être certain que le vélo vous sera retourné. J'ai déjà vu dans un encan de la police de Cornwall quelqu'un qui avait été victime d'un vol et qui avait fait un rapport à la police auparavant. Mais son vélo était à l'encan et allait être mis en vente ! La police ne s'était même pas donnée la peine de vérifier les vélos et les rapports de vol avant l'encan !
Le burinage des vélos
Pour le burinage des vélos à Montréal voir le site http://spvm.qc.ca/fr/PDQ12/Actualites/12358 dont voici un extrait:
"Le document d'identification du projet Numéro permet de prendre en note et de conserver toutes les informations concernant votre vélo qui sont nécessaires aux policiers en cas de vol (marque du vélo, modèle, numéro de série, etc.).
Le burinage consiste à inscrire un numéro d'identité personnel et permanent sur votre vélo. Ce numéro est enregistré au fichier informatique du SPVM et, par conséquent, accessible à tous les policiers. Lorsqu'ils retrouvent des vélos, les policiers peuvent consulter ces renseignements pour trouver le propriétaire. Le burinage de vélos est offert gratuitement et constitue un moyen de dissuasion, puisqu'il devient difficile pour un receleur de les revendre."
- Le burinage des vélos comporte certains avantages décrits plus haut, mais un problème avec le burinage c'est que les gens ne veulent pas endommager la peinture du vélo à un endroit visible. Le marquage est souvent fait à un endroit caché, sous le pédalier par exemple, personne le voit et donc les voleurs s'en fichent. Il y a déjà un numéro de série gravé sur pratiquement tous les vélos, le fait d'en ajouté un deuxième ne change rien pour les voleurs. En plus le burinage est difficile à lire et peu visible en soi. Sur un vélo usé on confond le code buriné avec les autres égratignures. Si le vélo est un peu sale, et le dessous du pédalier l'est toujours, on ne le voit pas du tout et encore moins le soir. Souvent j'ai un vélo buriné avec un code et c'est seulement après avoir fini de le réparer, quand on le lave en détail, qu'on voit qu'il y a un code dessus.
- Ok on vous donne une étiquette plus visible à poser sur le vélo du genre "opération burinage: ce vélo a été identifié" mais n'importe qui avec du WD40 ou de l'alcool à friction pourra la décoller en grattant un peu. À chaque année j'achète des vélos qui ont étés burinés auparavant. Le burinage peu avoir été fait il y a 30 ans à St-Jérôme, mais on ne sait pas où car la fameuse étiquette a décollé depuis longtemps. On ne sait pas ce que les codes veulent dire, à une époque c'est le numéro d'assurance sociale qui était gravé ou no du permis de conduire. On ne sait pas dans quelle ville et par quel organisme le burinage a été fait, on ne sait pas avec qui communiquer pour vérifier. Le vélo a été revendu par le propriétaire original et peut avoir changé de main plusieurs fois auparavant de manière tout à fait légitime. De toute façon le fait que le vélo a été buriné n'est pas suspect en soit et rien ne laisse croire qu'il a été volé.
- Lorsque je me suis fait voler un vélo de location j'ai dû remplir un rapport de police en ligne avec le SPVM. Il n'y a pas de case sur le formulaire demandant si le vélo a été buriné et quel code est inscrit, donc même la police s'en fiche !
Immatriculation des vélos
- À une époque il était obligatoire d'immatriculer les vélos dans pratiquement toutes les villes du Québec, y compris à Montréal. Les villes ont laissé tomber cette obligation avec le temps car les gens s'en fichaient pas mal, la police n'appliquait pas la loi, les frais de gestion devenaient supérieurs aux revenus générés et cela diminuait la pratique du vélo, entre autre pour les familles avec enfants. Depuis le milieu des années 80 environ l'immatriculation des vélos n'est plus obligatoire à Montréal et non disponible. Vous pouvez plutôt faire buriner le vélo par la police et c'est volontaire.
- Dans certaines municipalités il est encore obligatoire d'immatriculer les vélos. Vous allez à l'hôtel de ville remplir un formulaire incluant le numéro de série du vélo, et payez des frais par exemple $15 bon pour la vie. On vous donne une vignette à poser sur le vélo, anciennement c'était une plaque comme sur les voitures. De nos jours peu de citoyens le font même si c'est obligatoire dans leur ville, souvent ils ne sont même pas au courant, et la police n'applique pas la réglementation.
Anciennes plaques d'immatriculation pour vélo.
Aujourd'hui on nous donne une vignette à coller ou fixer.
Problèmes avec le système actuel d'immatriculation des vélos au niveau municipal
- L'immatriculation des vélos comporte certains avantages décrits plus haut mais le système actuel a très peu d'effet pour réduire le nombre de vols à cause de lacunes importantes.
- Un gros problème avec le système actuel d'immatriculation est que cela est fait au niveau municipal, chaque ville a un système indépendant, il y a donc des centaines de bases de données éparpillées partout au Québec. Si la police retrouve un vélo abandonné ou un vélo saisis d'un voleur, ils vont probablement vérifier dans le registre de leur ville, peut être la ville voisine, mais certainement pas toutes les villes du Québec. Il est donc très facile de voler un vélo dans une municipalité et de le revendre ailleurs.
- L'autre gros problème c'est que ce n'est pas obligatoire dans toutes les municipalités. Pour être efficace il faudrait que l'immatriculation des vélos soit obligatoire partout et soit pris en charge par la SAAQ (Société de l'Assurance Automobile du Québec) qui gère déjà l'immatriculation de tous les véhicules automobiles.
- Il faudrait aussi que la réglementation. soit appliquée et que les policiers arrêtent systématiquement les vélos non immatriculés, pour questionner les propriétaires et imposer une amende. Tout comme une voiture, si on se baladait sans plaque sur la voie publique ce serait automatiquement suspect.
- Enfin pour être efficace il faudrait que toutes les transactions concernant un vélo soit enregistrées au bureau des plaques, de sa vente initiale chez le marchand, les ventes et achats entre propriétaire, et enfin la mise au rancart du vélo à la fin de sa vie. C'est ce qu'on fait déjà avec les véhicules automobiles. Une base de donnée est utile seulement si l'information quelle contient est à jour et fiable. De nos jours dans les municipalités où l'immatriculation est obligatoire, c'est trop souvent seulement lorsque les gens achètent un vélo flambant neuf d'un commerçant qu'ils vont l'immatriculer. Les commerçants renseignent les acheteurs sur leur obligation. Comme un vélo neuf est dispendieux et le risque de vol est élevé, les nouveaux acheteurs prennent le temps d'aller à l'hôtel de ville et payent les frais. Mais par la suite aucunes autres transactions n'est enregistrée par ce que les gens se fichent d'un vieux vélo usagé. Les propriétaires d'origine vendent le vélo ou l'envoi à la ferraille sans le signaler au bureau d'enregistrement, et en plus ils ne retirent pas la plaque du vélo.
Inconvénients de l'immatriculation obligatoire des vélos
- Mais l'immatriculation obligatoire partout au Québec viendrait avec plusieurs inconvénients majeurs. L'organisme de défense des cyclistes Vélo Québec est contre l'immatriculation obligatoire car cela réduirait sûrement la pratique du vélo, entre autre chez les jeunes.
- Comme tout programme géré par le gouvernement il y aurait plein de frais et ces frais augmenteraient à chaque année, comme tout propriétaire de voiture peut en témoigner: droit d'immatriculation, droit de mutation quand on vend le vélo, frais pour la mise au rancart ou la mise en entreposage temporaire, frais pour les marchands de vélos, etc... Les frais imposés aux marchands seraient refilés aux consommateurs.
- Tout le monde devrait se présenter au bureau d'immatriculation de la SAAQ pour prouver son identité, pour chaque transaction, donc beaucoup de temps perdu.
- Comme le propriétaire d'un vélo immatriculé peut être identifié n'importe où et n'importe quand, les municipalités pourraient vous imposer des amendes et contraventions par ce que votre vélo est mal stationné par exemple. Tout comme les automobilistes le sont déjà, les cyclistes deviendraient la nouvelle vache à lait des gouvernements. Ceux-ci vont multiplier la réglementation imposée aux cyclistes pour ensuite leur coller des contraventions ! C'est déjà le cas à Montréal avec l'histoire médiatisée d'une fille dont le vélo était mal garé et nuisait aux piétons à une intersection. La ville a retiré le vélo sans aucune forme d'avertissement. Ils auraient pu coller un billet sur le vélo demandant son déplacement avant de le retirer mais non, aucun avertissement. La fille était convaincue que son vélo avait été volé, mais elle a entendu dire que la ville retirait parfois des vélos nuisibles. Elle contacte donc la ville qui lui dit que oui ils ont bien sa bicyclette, mais pour la récupérer elle doit payer une amende salée et des frais d'entreposage de $20 par jour (ou un montant similaire) ! Le total s'élevait à quelque chose comme $600, je ne me souviens plus exactement, beaucoup plus que la valeur du vélo de toute façon.
- Imaginer maintenant le scénario précédent mais le vélo est immatriculé et la ville peut toujours retrouver son propriétaire. Ok c'est bon si vous voulez absolument revoir votre vélo et vous êtes prêt à payer la contravention et les frais, mais si votre vélo ne vaut rien vous seriez quand même obligé de payer. Il est clair que la ville commencera à facturer systématiquement tous les propriétaires pour les vélos mal stationnés, pour retirer les vélos abandonnés sur la place publique, etc... et même si vous ne voulez plus du vélo vous recevrez une contravention par la poste.
- Si vous ne croyez pas ce scénario sachez que dans certaines villes universitaires américaines l'immatriculation des vélos est obligatoire, car les vols étaient rendus un fléau. Selon le témoignage de mes clients les autorités sont devenues répressives et collent maintenant des contraventions aux cyclistes pour tout et pour rien. Entre autre les cyclistes sont obligés de stationner leur vélo seulement dans certains endroits désignés, mais les autorités ne fournissent pas assez d'espace pour tous ! Vous voyez le genre de "scam" institutionnel qui révolte les étudiants avec raison.